Témoignages de violences pendant la recherche ethnographique. Regard sur le traumatisme vicariant et la fatigue compassionnelle

Amanda Jousset  

Abstract

Cet article questionne la gestion des effets des témoignages de violences sur les chercheur·euse·s en anthropologie. Bien que travaillant dans le cadre d’interactions avec des êtres humains, les anthropologues discutent très peu des conséquences que peuvent provoquer ces rencontres sur leur équilibre mental. Des concepts, tels que le traumatisme vicariant et la fatigue compassionnelle, développés dans la littérature sur le milieu médical et le travail social permettent toutefois de saisir les conséquences de l’exposition aux récits difficiles. En se basant sur ses notes de recherche sur la culture du cacao au Pérou, l’autrice croise son vécu avec celui d’autres chercheur·euse·s. Cet article propose de considérer ces effets déstabilisants de la recherche empirique comme faisant partie intégrante du processus de recherche, quel que soit le thème abordé par la recherche, tout en remettant le bienêtre des chercheur·euse·s au centre de la méthodologie.

This article looks at how anthropologists deal with the effects of witnessing violence. Although anthropologists work in interaction with human beings, they rarely discuss the consequences of these encounters on their mental equilibrium. However, concepts such as vicarious trauma and compassion fatigue, developed in medical and social work literature, do provide some insight into the consequences of exposure to difficult narratives. Based on the author’s research notes on cocoa cultivation in Peru, this article interweaves her experience with that of other researchers. This article proposes to consider these destabilizing effects of empirical research as an integral part of the research process, whatever the topic of the research, and thereby put the well-being of researchers at the heart of the methodology.

Rencontrer les traces de la violence

De 2018 à 2021, dans le département de San Martín au Pérou, j’ai mené une enquête ethnographique sur la production de cacao cultivé aux abords d’aires protégées. Cette recherche semble aborder les relations à la nature d’un point de vue simplement technique. Toutefois, la rencontre avec divers témoignages de formes de violences tant structurelles – liées à la filière du cacao – que physiques, telles que des conflits armés, m’a profondément affectée dans ma capacité à analyser les données, bien que je n’aie pas vécu ces violences personnellement. Près de deux ans après les expériences de recherche décrites ici1, je questionne la gestion des effets des récits témoignant plusieurs formes de violences sur l’équilibre des chercheur·euse·s en anthropologie.

Transition

Le cacao a été implanté dans le département de San Martín entre la fin des années 1990 et le début des années 2000, dans le cadre du projet Programa Desarollo Alternativo (Programme de Développement Alternatif). L’un des objectifs importants de cette introduction était de proposer le cacao comme solution alternative à la culture de la coca pour les populations rurales de ce département, car le département de San Martín est aussi un important producteur de feuilles de coca. L’implémentation du cacao a un rôle tant politique qu’économique, car les filières de la coca auraient servi de soutien financier à des groupes armés politiques dissidents basés dans la région dans les années 1980-1990, tels que le Sendero Luminoso (Sentier Lumineux) et le MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru, Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru). Ces deux groupes armés marxistes disaient revendiquer une réduction des inégalités vécues par les populations rurales. Le groupe armé Sendero Luminoso est d’abord un parti politique créé à partir d’une fraction du Parti Communiste Péruvien en 1970 à Ayacucho. Il tente alors de répondre aux Réformes Agraires du gouvernement militaire de Juan Velasco Alvarado, d’abord par des actions pacifiques. En mai 1980, le Sendero Luminoso initie des attaques contre des centres stratégiques, tels que des postes de police. Celles-ci s’amplifient en conflit armé interne avec le gouvernement péruvien. En 1982, le MRTA est créé et s’insère dans ces affrontements armés avec des revendications similaires. Ce conflit, qui durera jusqu’en 2000, fera de nombreuses victimes collatérales : la Comisión de la Verdad y Reconciliación del Perú (Commission de la Vérité et de la Réconciliation du Pérou) reconnaîtra que la mort de plus de 69 000 personnes a été provoquée tant au niveau de ces groupes armés, que de l’armée péruvienne et de la société civile par le Sendero Luminoso, le MRTA et l’armée péruvienne.

Dès le début de mes recherches, j’ai été marquée émotionnellement par des formes de violence liées à la fois à cette histoire contemporaine de San Martín et à la fois au marché du cacao. Comme le cacao est un produit agricole tropical, son histoire, ses filières et ses financements recoupent ceux d’autres filières agricoles tropicales, comme le sucre, le café et le caoutchouc. Ces filières sont caractérisées par un prix payé aux cultivateur·rice·s étant très bas en comparaison avec le prix final de consommation. Cela signifie qu’il y a une forte différence entre les revenus des cultivateur·rice·s de cacao et ceux des différents acteurs des filières et de l’industrie du chocolat, souvent basés dans les pays importateurs en Europe occidentale et Amérique du Nord.

Saveur amère

Ma recherche se concentre sur les filières durables qui tentent de réduire ces inégalités, notamment en valorisant tant la biodiversité que la stabilité des revenus des cultivateur·rice·s. Toutefois, même dans ces filières durables du cacao, ces inégalités de revenus persistent. De plus, elles se retrouvent aussi dans les financements de projets de développement agraires et de projets de recherche sur le cacao qui se concentrent autour des filières durables. Ces projets sont souvent financés et coordonnés par des partenariats publics-privés entre les pays importateurs et les entreprises chocolatières. Or, une part importante de ces fonds se concentre autour de la gestion de projet et du financement de personnes diplômées venant des pays importateurs, les cultivateur·rice·s n’étant que très peu souvent financé·e·s. Tant les cultivateur·rice·s que les agronomes et chercheur·euse·s expriment leur réaction face à ces inégalités sous forme de frustration, de ressentiment – « dégoût» – et d’interrogations sur « qui gagne» dans la filière du cacao (Entretien avec la chercheuse Juliette2, en ligne, 2023 ; et avec l’ingénieur agronome Ronald3, Tarapoto, 2021).

De manière similaire, lorsque je comprends que sur des centaines de milliers de francs suisses investis dans des recherches sur le cacao, la plupart des fonds est investie dans la coordination des projets, puis la recherche, et que souvent rien n’arrive jusqu’aux cultivateur·rice·s, qui travaillent souvent gratuitement contre le droit de participer à ces projets sélectifs, j’écris être « dégoûtée», avoir du « mal à avaler la pilule». Entrant en écho avec mes interlocuteur·rice·s, je décris dans mes notes la filière du cacao comme « un peu sale, désespérément amère» (Jousset 2021).

Ce malaise se retrouve plus tard lors du processus d’analyse, dans un brouillon d’écriture : « personne ne m’avait avertie qu’étudier un produit agricole tropical serait difficile, simplement parce que sa production et son marché sont si profondément inscrits dans des stratégies et des rencontres coloniales et postcoloniales» (Jousset 2023). En effet, les filières durables du cacao semblent au premier abord valoriser une relation positive à la nature, relation qui est souvent perçue de manière romantique : elle ne peut être que saine et revigorante, ainsi que supportant des vies plus dignes. Par ailleurs, le cacao et le chocolat en général sont entourés de visions exotiques, voire érotiques4 ou spirituelles5. Ces images positives du cacao s’inscrivent dans la continuité des stratégies de marketing des filières du cacao du XVIIIe et XIXe siècle qui promouvaient une image idyllique et calme des plantations, alors qu’elles étaient cultivées par des personnes en esclavage (Hackenesch 2017).

Ces images positives du cacao sont renforcées par la mystification de l’Amazonie en général, que ce soit par sa flore et faune diversifiées que par ses populations perçues comme accueillantes. Par exemple, un employé d’un projet de développement souligne que « la première fois qu’[il est] arrivé ici, c’était comme arriver en Amazonie : le mythe». (Entretien avec Victor6, Juanjui, 2021). De plus, les particularités gastronomiques, culturelles et environnementales du département de San Martín sont promues au Pérou pour en faire une région touristique attrayante, notamment par l’appellation Región Verde (Région Verte). Cette fierté régionale se retrouve dans les discours de plusieurs habitant·e·s de San Martín interviewé·e·s.

Les imaginaires positifs autour du cacao, de l’Amazonie et du département de San Martín laissent peu transparaître les discriminations vécues par les cultivateur·rice·s de cacao. Cela m’a demandé du temps avant de pouvoir énoncer que « le cacao était rude» (Jousset 2023). En effet, j’étais prise par la passion du monde du chocolat dont les discours réifient facilement la quête de nouvelles saveurs et les bonnes pratiques agricoles pour une culture durable. Relever la rudesse des filières du cacao, c’est accepter qu’en tant que chercheuse basée en Suisse, j’étais à la fois portée par certains privilèges économiques et sociaux et à la fois prise par la pression de produire des résultats et conduire une recherche efficace ; j’étais également enrobée par la passion du chocolat ainsi qu’ébranlée émotionnellement par l’amertume de ses inégalités.

Les effets performatifs de la violence

Les inégalités de revenus dans les filières de cacao poussent celui-ci à être implanté dans des zones dans lesquelles un prix bas des fèves de cacao puisse être imposé aux cultivateur·rice·s, telles que des zones rurales isolées des centres économiques, comme c’est le cas dans le département de San Martín. Divers témoignages attestent de la précarité extrême vécue par la population rurale pendant les années de transition dans les années 1990, entre la destruction des plantations de coca et le début des plantations de cacao, car des cultures vivrières avaient été éradiquées par des actions de la DEA (Drug Enforcement Administration, Agence Américaine Anti-drogue) des États-Unis et de la DEVIDA (Comisión Nacional para el Desarollo y Vida sin Drogas, Commission nationale pour le développement et une vie sans drogue) du Pérou en même temps que les plantations de coca.

Lors d’un entretien, Rosa relate des souvenirs du début des années 1990 alors que la région était encore prise dans des conflits armés. Elle décrit la culture de la coca comme rentable, mais «endemoniada» (démoniaque) et utilise le terme « terror» (terreur) pour décrire ses impressions des actions armées tant des groupes politiques dissidents que de l’Etat péruvien. Elle souligne que la culture de la coca se faisait en cachette, souvent pendant la nuit. Elle ajoute que des corps étaient retrouvés dans la rivière, parfois démembrés (Entretien avec Rosa7, Juanjui, 2021).

Ces témoignages sont toutefois à situer dans un contexte contemporain : les souvenirs difficiles de la coca sont facilement racontés comme une époque révolue et douloureuse pour valoriser le cacao qui a été implanté comme une alternative légale à la coca, notamment lorsque l’interlocuteur·rice a un lien avec le cacao et vient d’un pays importateur de cacao.

Même si ces histoires semblent faire partie de l’époque révolue du contexte politique particulier des années 1990, elles ont apporté un éclairage important sur le vécu et les valeurs des personnes qui ont partagé ces témoignages. Comprenant cette importance, j’ai fourni un effort particulier pour saisir les effets de ces actes de violence sur les manières de cultiver le cacao.

Cette violence ne fait pas seulement partie du passé et le cacao n’a pas été en mesure de l’effacer.De plus, des attaques à main armée ont aussi eu lieu en même temps que mon séjour dans cette région. La description ethnographique suivante se passe chez Maria8, qui accueille les membres des coopératives et des chercheur·euse·s lors de leurs visites pour contrôler ou étudier la production de cacao:

Tout le monde se regroupe sur la terrasse de María : un homme de la ronda (organisation dedéfense locale) du village voisin arrive avec des informations sur les identités des jeunes qui ont réalisé le vol à main armée de la semaine dernière – j’étais absente pendant cet événement. Tout le monde l’écoute, commente, rajoute des informations sur son propre vécu. C’est un moment important pour donner sens à un événement violent qui ne s’était pas produit depuis plusieurs années. Des questionnements surgissent quant à la sécurité générale : est-ce que le commerce florissant du cacao et les liens avec des investissements étrangers peuvent attirer d’autres attaques comme celles-ci?

La gestion des impacts de la violence ne se fait pas de manière individuelle, mais bien collective. L’inquiétude que de tels actes puissent se répéter montre que la violence circule en «transmet[tant] clairement son message à la grande majorité des gens qui ne sont pas physiquement affectés par elle» (Schröder et Schmidt 2001, 6, ma traduction). Si «l’anthropologie est de plus en plus impliquée dans des zones de traumas potentiels» (Carter 2017, 42, ma traduction), et que la méthodologie de l’ethnographie repose sur la création de moments d’écoute active, de confiance et parfois d’intimité, comment reconnaître la transmission et les impacts de la violence sur la sensibilité émotionnelle des chercheur·euse·s?

Dialogues

Ces impacts de la transmission de la violence sur l’équilibre des chercheurs·euse·s restent peu questionnés lors d’une recherche ethnographique. En cherchant les traces de récits d’expériences de recherche difficiles, j’ai rencontré deux concepts développés en littératures médicale et dutravail social, qui permettent de reconnaître qu’écouter et assister des personnes ayant vécu des situations difficiles peut provoquer un second traumatisme – le traumatisme vicariant – et une fatigue proche de l’épuisement professionnel – la fatigue compassionnelle (Hernandez-Wolfe et al. 2015 ; Bouvier et Dellucci 2017). Sans vouloir établir un diagnostic médical, je propose de tisser certaines parallèles entre, d’une part, les questionnements et les solutions discutés autour de ces concepts et, d’autre part, les états déstabilisants qui peuvent être provoqués lors d’une recherche ethnographique.

J’ai lu pour la première fois le terme « traumatisme vicariant» sur le blog BADASSES (Anonyme 2022) qui propose un espace anonyme pour des témoignages d’expériences difficiles vécues pendant la recherche. Dans un bref témoignage anonyme, l’auteur·rice associe à ce concept l’état de confusion provoqué par des témoignages de violence lors d’un entretien : iel n’arrive plus à écouter et est envahi·e d’images.

Cette expérience fait écho à la mienne. Mes émotions deviennent particulièrement fortes lors de relecture de notes de recherche ou de littérature sur le contexte historique et actuel du cacao. Dans une note, j’écris : « Si je ferme les yeux je vois ces corps que je n’ai jamais vu. […] Je vois ces armes dans la nuit, ces combats dans les bois» (Jousset 2022). Cela fait écho à la description des « symptômes intrusifs tels que des flashbacks » du traumatisme vicariant décrits par Bouvier et Delluci (2017).

En relatant une expérience similaire, Tankink (2007) souligne qu’elle a réussi à mettre en place des stratégies pour mitiger les effets de récits traumatiques durant un entretien, mais réécouter l’entretien sans la présence de l’interlocutrice a été plus difficile. De manière comparable, revenir sur mes notes reste encore douloureux. En les relisant, je retombe régulièrement sur des termes tels que « rage» et « dégoût». Mes premiers brouillons d’écriture évoquent des notes que j’aimerais laisser dans l’oubli, des souvenirs « nauséabonds» ou « qui sont un noeud qui me donne la nausée» (Jousset 2021).

Que ce soit lors d’entretiens prolongés, d’observation participante ou d’interactions banales et informelles, l’avancée de la recherche dépend souvent des relations de confiance que l’ethnologue peut établir avec les autres personnes qui participent à sa recherche. Ce processus peut mener à partager des moments affectifs qui permettent le témoignage d’actes violents qui n’auraient probablement pas été nommés dans des situations d’entretien plus formelles.

L’apparition potentielle de relations proches et de confiance, accentuée par la volonté de comprendre le point de vue des personnes participant à la recherche, peut renforcer l’exposition aux témoignages de violence et donc l’apparition de traumatisme vicariant ou de fatigue compassionnelle (Hernandez-Wolfe et al. 2015). Ainsi, même lors de recherches ne se focalisant pas explicitement sur la violence, telles que des recherches sur les savoir-faire agricoles, les anthropologues peuvent être exposé·e·s à des témoignages de violence. Si ces récits ne faisaient pas partie du processus d’enquête et si je n’avais pas investi autant d’effort pour valoriser l’empathie comme moyen de compréhension des vécus des personnes qui sont liées au cacao, la violence inscrite dans les témoignages de conflits armés à San Martín, dans l’histoire du cacao et dans la discrimination économique sur lesquelles se basent les filières du cacao ne m’aurait probablement pas affectée avec la même intensité.

Scandaliser le quotidien

Pour donner du sens aux expériences de recherche complexes, je sentais que je devais d’abord passer par un processus de guérison d’une partie de moi qui avait été abîmée lors des étapes de la recherche. Néanmoins, ce n’est pas par les étapes généralement explicitées de la recherche ethnographique que j’ai réalisé ce parcours de guérison, mais bien par le partage dans des espaces informels, ainsi que par des pratiques d’écriture moins conventionnelles, telles que l’écriture automatique, la poésie ou la fiction. Ces recherches d’écritures alternatives reflètent aussi la nécessité d’éviter de rendre la violence exotique, particulièrement lorsqu’elle advient dans un lieu distant des personnes qui lisent et écoutent les analyses – ce qui est le cas lorsque je présente ma recherche en Suisse. Parmi mes notes de recherche, j’inscris qu’« écrire pour l’Université, c’est faire scandale du quotidien» (Jousset 2021). En général, je sens que cette exposition à la violence quotidienne fait partie de ma recherche, mais d’un autre côté comment en parler sans l’exotiser ? Une solution serait d’appréhender, comme à travers cet article, les impacts difficilement palpables de cette violence sur la recherche elle-même, afin de montrer que les anthropologues font aussi partie du monde qu’iels étudient.

Parler de ses propres vulnérabilités dans l’espace universitaire et selon le format académique reste limité, car une intervention publique – orale ou écrite – demande, de manière contradictoire, de s’exposer personnellement et d’héroïser sa douleur et ses difficultés afin qu’elles soient légitimes publiquement. Les formes de restitutions académiques, en offrant peu d’espaces pour aborder les vulnérabilités, participent à invisibiliser les effets performatifs de la violence en valorisant l’exposition de résultats convaincants et en rendant silencieux les échecs et les souffrances.

En discutant de l’exposition et de la gestion des effets performatifs de la violence structurelle et physique, j’espère avoir montré que les anthropologues ne sont pas « immunisés·e·s contre les conflits et les dynamiques de pouvoir» (Hanson et Richards 2019, 109, ma traduction) qui traversent les communautés qui participent à la recherche. Accepter les dimensions affectives des méthodologies de la recherche ethnographique pourrait permettre de mettre en place des stratégies pour faire face aux multiples formes de violences qui occupent le quotidien et donc la recherche.

Autrice

Amanda Jousset passe par le biais de l’ethnographie pour révéler la richesse des émotions, sensations et engagements politiques qui permettent la transmission des techniques au sein de la relation entre les êtres humains et l’environnement. Réalisant une thèse à l’Institut d’Ethnologie à Neuchâtel, elle se centre sur les relations affectives à la terre dans le cadre de la culture du cacao aux abords des aires protégées à San Martín au Pérou. Cette thèse s’inscrit dans la continuité de ses travaux durant le Master (plantes médicinales et sauvage en Suisse ; gestion des déchets dans un écovillage en France ; élaboration d’une maison temporaire en R.D.P. Lao) et de ses expériences pratiques dans l’agriculture biologique en Europe occidentale, Canada, Asie et Amérique Latine.

amanda.jousset@unine.ch

Université de Neuchâtel

Amanda Jousset uses ethnographic methodology to reveal the diversity of emotions, sensations, and political commitments that enable transmission of technics within the relationship between human beings and the environment. Completing her thesis at the Institute of Anthropology of Neuchâtel, she focuses on affective relationships with the earth in the context of cocoa cultivation on the next to protected areas in San Martín, Peru. This thesis is a continuation of her work during her Master’s degree (medicinal and wild plants in Switzerland ; waste management in an ecovillage in France ; building of a temporary house in Lao P.D.R.) and her practical experience in organic farming in Western Europe, Canada, Asia, and Latin America.

amanda.jousset@unine.ch

University of Neuchatel

Références bibliographiques

Anonyme. 2022. «Témoignage 2. Le traumatisme vicariant, un impensé méthodologique.» BADASSES, 13 décembre 2022. https://badasses.hypotheses.org/1495#more-1495, consultée le 2 octobre 2023.

Bouvier, Gabrielle, et Hélène Dellucci. 2017. « Chapitre 25. Les traumatismes vicariants.» In Pratique de la psychothérapie EMDR, dirigé par Cyril Tarquinio, Marie-Jo Brennsthul, Hélène Dellucci, Martine Iracane-Coste, Jeanny Ann Rydberg, Michel Silvestre, et Eva Zimmermann, 269-278. Paris : Dunod.

Carter, Chelce. 2017. « Compassion Fatigue and Applied Anthropology : Lessons from a Suicide Hotline.» Practicing Anthropology 39 (4) : 41-44. https://doi.org/10.17730/0888-4552.39.4.41.

D’Amico-Samuels, Deborah. 1997. «Undoing Fieldwork : personal, political, theoretical and methodological implications.» In Decolonizing Anthropology : Moving further toward an Anthropology for Liberation, dirigé par Faye V. Harrison (2nd Edition), 68-87. Washington D.C.: Association of Black Anthropologists - American Anthropological Association.

Drozdzweski, Danielle, et Dale Dominey-Howes (guest eds.). 2015. « Special issue on Researcher trauma : Dealing with traumatic research content and places.» Emotions, Space and Society 17.

Hanson, Rebecca, et Patricia Richards. 2019. Harassed : gender, bodies, and ethnographic research. Oakland : University of California Press.

Hackenesch, Silke. 2017. Chocolate and Blackness : A cultural history. Frankfurt/New York : Campus Verlag. [North American Studies, Volume 38].

Hernandez-Wolfe, Pilar, Kyle Killian, David Engstrom, et Gangsei David. 2015. «Vicarious Resilience, Vicarious Trauma, and Awareness of Equity in Trauma Work.» Journal of Humanistic Psychology 55 (2) : 153-172. https://doi.org/10.1177/0022167814534322.

Jousset, Amanda. 2021. Notes de recherche. Document non publié.

Jousset, Amanda. 2022. Carnet d’écriture et d’analyse intermédiaire. Document non publié.

Jousset, Amanda. 2023. Carnet d’écriture et d’analyse intermédiaire. Document non publié.

Tankink, Marian. 2007. « My mind as transitional space : Intersubjectivity in the process of analyzing emotionally disturbing data.» Medische Anthropologie 19 (1) : 135-145.

Schröder, Ingo W., et Bettina E. Schmidt. 2001. « Introduction : Violent imaginaries and violent practices.» In Anthropology of Violence and Conflict, dirigé par Bettina E. Schmidt, et Ingo W. Schröder, 1-24. London/New York : Routledge.

  1. Le terme «expérience de recherche» est utilisé pour indiquer que, contrairement à ce que souligne le concept de «terrain», le processus de recherche n’est pas lié à un lieu spécifique ou à un temps fixe, mais à une multitude d’interactions qui dépassent les dimensions temporelles et géograhiques de l’enquête (D’Amico-Samuels 1997).

  2. Nom d’emprunt.

  3. Nom d’emprunt.

  4. Des imaginaires érotiques sont liés aux images utilisées dans les publicités (Hackenesch 2017), mais aussi au plaisir de la consommation, d’offrir et de réconforter, ainsi qu’aux effets stimulants de la théobromine, un de ses composés.

  5. Depuis quelques années, émergent des cérémonies collectives durant lesquelles est consommé du cacao pur.

  6. Nom d’emprunt.

  7. Nom d’emprunt.

  8. Nom d’emprunt.