Cette réflexion questionne les capacités communautaires de résilience face à la rareté liée à l’accaparement de terres. Deux phénomènes sont examinés: la multilocalité résidentielle, descriptive de nouvelles formes d’habiter, et la sorcellerie comme moyen de renforcement d’une politique de régénération de ressources. Contrairement à la littérature qui articule l’exode rural comme réponse aux chocs dans les environnements ruraux, et la sorcellerie comme phénomène essentiellement nocif, les communautés observées montrent d’intéressantes stratégies de résilience. D’abord, ces communautés soulignent l’existence d’une mobilité inter et intra-rurale, enchâssée dans le paradigme d’une multilocalité résidentielle. Cette mobilité traduit une stratégie de gestion de la rareté dans la mesure où l’abondance de ressources dans une campagne attire aussi des individus de villages soumis à la rareté. Ensuite, la sorcellerie apparaît comme un outil utilisé pour exiger le respect d’une politique de régénération des ressources.